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BIOGRAPHIE
Malena Babino - 2001



María Rocchi est née à Buenos Aires le 5 novembre 1916. Elle vit à Paris depuis 1960. Elle a étudié le dessin à l'Ecole des Arts Décoratifs de la Nation - dont elle est sortie en 1935- et, plus tard, la gravure, la céramique et la scénographie à l'Ecole Supérieure des Beaux-Arts "Ernesto de la Cárcova". De grands artistes furent ses maitres, dont Rodolfo Franco en scénographie et Adolfo Bellocq en gravure. Elle a exposé aux Salones Nacionales de 1938, 1939, 1940, 1941 et 1956 et aux Provinciales de La Plata en 1938, 1939 et 1940. Elle a participé à l'exposition "El grabado en la Argentina", réalisée en 1942 au Musée Municipal des Beaux-Arts "Juan B. Castagnino" de Rosario.

Illustratrice prolifique, ses xylographies pour La gloria de Don Ramiro de Enrique Larreta lui valurent le Prix de l'Illustration au XXVI Salon des Aquarellistes et Graveurs. Plus tard suivirent les illustrations pour un livre d'essais de Daniel Devoto, El viaje de la primavera de Leopoldo Marechal, Cartas al Príncipe de E. Aunós, Hombrevida de G. K. Chesterton, Cantaclaro, de Rómulo Gallegos, Permanencia del ser, de Eduardo Jonquières, Les déboires d’un psittacide de Olivier Coussy.

Dans le domaine de la scénographie,elle obtint le Premier Prix pour Figurines de Teatro du Salon National des Artistes Décorateurs, en 1943. En collaboration avec Carlota Beitía, elle a conçu les costumes pour la pièce de Canal Feijoo Pasión y muerte de Silverio Leguizamón, créée au Teatro Municipal en 1944.

Son incursion dans le domaine de la littérature l'a amenée à publier, en 1958, un ensemble de contes sous le titre de Gente, dans lequel une narration alimentée par une vision sarcastique et, en même temps, humoristique du monde, lui permet de décrire des circonstances et des avatars de la vie quotidienne.

Depuis son installation à Paris en 1960, des expositions personnelles et collectives l'ont imposée comme une référence affirmée de la scène artistique argentine en France. L'Atelier Abbesses, la galerie Le Soleil Bleu, la Maison des Sciences de l’Homme - où elle réalisa des expositions individuelles -, ou le Salon des Artistes Graveurs, le Salon de l’Amérique Latine - Grand Palais, L’Espace Latino-Américain, L’Exposition Internationale d’Art de l’UCS, UNESCO, ont été, parmi d'autres, des occasions pour le public français et la colonie latinoaméricaine d'apprécier ses œuvres.

Artiste aux multiples facettes, María Rocchi occupe un espace important dans l'histoire de l'art argentin et son œuvre attend encore l'hommage mérité d'une étude systématique.

Comme d'autres artistes féminines - nous pensons à Ana Weiss de Rossi, Norah Borges ou Lía Correa Morales de Yrurtia -, la vie personnelle et familière et sa réalité la plus tangible ont déterminé chez María Rocchi un répertoire d'images facilement identifiables, tant dans son iconographie que dans sa formalisation. D'autre part, sa fascination pour le théatre et la littérature l'emmèneront jusqu'aux domaines de la scénographie et de l'illustration. Dans le premier cas, elle a écrit des réflexions lucides sur le rôle des stylistes de mode et les costumes de scène dans un essai intitulé El traje en el teatro.